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Christian MOURGET
Aujourd'hui, cette petite église Saint-Denis de Jouy-le-Comte, emplie de ta famille, de tes nombreux amis, des peintres, semble paradoxalement vide, vide de ta présence, vide de ce grand vide que tu laisses, vide que nous voulons combler de ton souvenir vivace.
Depuis de nombreuses années, tu te consacrais corps et âme dans cette action caritative qui consistait pour toi à entretenir, embellir, redonner vie à cette petite Eglise, à œuvrer pour la
réfection de ce bâtiment.
Au travers de l'A.R.E.J., Association pour la Rénovation de l'Eglise de Jouy-le-Comte.
Cette réfection n'était pas seulement celle des murs ou de la toiture. Tu redonnais une âme à ce lieu.
Je ne voudrais pas parodier les paroles que pourrait prononcer le père, loin de moi cette idée, mais je dois dire néanmoins, après tout ce que tu as donné pour cette Eglise.
Vraiment, tu es ici chez toi.
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Pour recueillir des fonds, nécessaires aux divers travaux, tu as pensé qu'en organisant un salon de peinture annuel à Parmain, tu pouvais subvenir, en partie, aux besoins.
Vaste programme ! Les artistes que tu invitais, participaient ainsi, par leurs droits d'accrochage et leur adhésion à ton association de sauvegarde, indirectement à ton action caritative.
Tu as su fédérer autour de toi, un panel d'artistes, qui partageait cet enthousiasme communicatif et cette amitié profonde. Je parle aujourd'hui, au nom de ces artistes.
Tu n'étais pas peintre, mais tu es l'un des nôtres. Comme on te sentait heureux, rayonnant au moment de l'organisation de ce salon, lorsque tu évoluais au milieu de nous, ayant toujours un mot pour chacun, même si quelques-uns d'entre nous, en vrais artistes, étions un peu cabot.
Pardonne-nous Christian, mais c'était un peu notre manière de t'aimer.
Tu en avais la volonté et le courage nécessaires, mais tu ne pouvais pas supporter seul, le poids de cet engagement.
C'est pourquoi, encore au nom de tous les peintres, tes amis, nous devons également associer à cet hommage, Dominique, ton épouse, qui était toujours à tes côtés et qui s'est également tant donnée pour cette noble cause.
Si une fois là-haut, tu rencontres Auguste, Joss, Philippe qui nous a quittés il y a deux jours, et les autres copains partis trop tôt, salue-les de notre part.
Notre ami, mon ami, le temps est venu de te dire, avec le plus profond respect : Salut l'artiste !
Jean-Pierre Emery (le 19 mars 2020)